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News
1 décembre 2018

Les plus virulents communicateurs des chevaliers blancs de la santé  nous jurent, la main sur le cœur, juré craché, qu’ils ne veulent pas la prohibition, l’interdiction de toute consommation d’alcool. Ouaip, on veut bien les croire !

C’est vrai, aucun ne le dit expressément.

Mais dans le même temps ils s’offusquent de toute campagne de pub, de toute offre commerciale en grande surface. Ils se réjouissent des mesures irlandaises sur le prix minimum de l’alcool, ils vantent l’intérêt de l’impression sur les bouteilles d’images comme sur les paquets de tabac. Ils préconisent la suppression d’internet de tout contenu alcool, la suppression d’un grand nombre de panneaux d’affichage. Ils lancent une campagne de délation de très bon gout pour que leurs soient remontées toutes les actions de communication pour l’alcool, sans filtre, et ils en font sur internet comme un « mur de la honte ». Bref, l’alcool oui mais en catimini, sans mise en avant et surtout très cher !

Et cela au nom des nombreux morts dus à l’alcool, des ravages dont l’alcool est la cause dans la société et les familles. Les producteurs sont des meurtriers, qui comble du cynisme s’entourent de tout un aéropage de scientifiques dévoyés (car un scientifique qui n’approuve pas leur littérature est forcément vendu et dans l’erreur) et de politiques véreux qui détricotent un texte qui serait pourtant parfait. Ils mettent en circulation des documents qui incitent les plus jeunes à boire. Quel meilleur moyen pour discréditer un produit que de discréditer son producteur.

N’est-ce pas une façon d’être qui tend à la prohibition ?

Au-delà des débats sur la place de la production de boissons alcoolisées dans l’économie française, ou sur le caractère culturel d’un certain nombre de produits et de productions, ne pourrait-on pas simplement avoir un débat apaisé où on pourrait regarder les pratiques de tous les pays en matière de prévention et d’éducation sans considérer systématiquement qu’une organisation regroupant des producteurs qui diffusent des supports d’information vise en fait à multiplier la consommation. Pourquoi considérer que les recommandations à consommer mieux sont obligatoirement des recommandations à consommer plus ?

Et puis, pour une plus grande clarté du débat, pourrait-on expliquer pourquoi ce sont les mêmes qui promeuvent la dépénalisation du canabis ? Pourquoi n’entend-t-on pas ces hérauts du savoir-vivre sainement s’élever avec la même vigueur et la même violence contre les ravages de l’automobile, la surexposition de la publicité pour les voitures, les ravages de la pollution, la violence routière ?

Ce qui se joue là c’est une vision de la vie. Doit-on promouvoir une vie aseptisée, d’où sont éliminés tous les risques (sachant à l’exemple du diesel que la perception des risques évolue avec les connaissances scientifiques ?). Une vie où le pouvoir central et une caste de sachants dictent aux « gens » ce qui est bien et ce qui est mal ? Voulons-nous tous être des Winston Smith ?

Bref, sus aux anathèmes de toutes sortes, favorisons un vrai dialogue ouvert, honnête et essayons de préserver l’idée que le bien-être c’est aussi trouver et partager des moments même brefs de plaisir et non un long chemin aseptisé, sécurisé, cadenassé.

21 novembre 2018

Olivier Poulet

Maitre Olivier Poulet
Avocat au Barreau de Rennes

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