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News
20 septembre 2018

L’Association Alliance Prévention Alcool a organisé en juin 2014 un colloque intitulé « alcool et santé, quel droit, quelles règles, » au cours duquel diverses personnalités ont donné leur vision de la place de l’alcool et de la publicité dans la société française.

La synthèse, très instructive, de ces interventions peut être obtenue sur le site de l’association :

http://www.alliancepreventionalcool.org/index.php?option=com_content&view=article&id=6&catid=11

L’un des intervenants, le professeur Claude Got, a expliqué les intentions qui sous-tendent la rédaction de la loi Evin.

Et notamment il déclare sans ambages :

« Je suis un publiphobe notoire, je pense que la publicité est un élément de destruction de nos sociétés puisque c’est un élément qui mélange l’économie, l’argent et la séduction; en gros, c’est une forme de prostitution où les gens vendent leur intelligence pour faire acheter.

On le voit dans tous les domaines où la publicité exerce ses ravages. On se trouve ensuite avec des comportements totalement déviants, des endettements massifs. Plus les gens sont fragiles, plus ils sont sensibles aux messages publicitaires.

On avait compris ça, quand on avait rédigé le texte de publicité (sic !) pour obtenir la suppression de la publicité pour la bière à la télévision. On avait eu comme phrase clé : Ne laissez pas les publicitaires remplacer les instituteurs. Car il s’agissait, et il s’agit toujours, bien de ça. Est-ce qu’on veut dans une société être encore capable de transmettre des discours, disons rationnels, ou est-ce que c’est uniquement la séduction qui doit prévaloir dans les relations entre les gens ? Dans les relations interindividuelles, la séduction est un élément passionnant et intéressant, mais dans ce cas, on est quasiment à égalité, même si ce n’est pas totalement vrai. »

« L’idée de départ qui était : tout ce qui s’impose à tout le monde concernant la promotion de l’alcool par la publicité est interdit. Et il reste tout ce qui est la méthode acceptable pour dire : voilà, ce produit a telle ou telle caractéristique, on peut le décrire. Il faut revenir à une situation qui était en gros la réclame. Ce n’était pas la publicité, c’était : on dit ce que c’est, voilà le produit, voilà son prix, voilà où vous le trouvez. Et puis, on peut faire des foires agricoles, envoyer aux gens des prospectus, avoir la Foire de Paris, et là, vendre et assurer la promotion d’un produit, mais pas par les méthodes qui sont les méthodes indirectes de séduction de la publicité.

Donc, on doit modifier la loi Evin en revenant aux principes qui l’on fondée. »

Cela a le mérite de la clarté!

17 septembre 2014

Olivier Poulet

Maitre Olivier Poulet
Avocat au Barreau de Rennes

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